La pollution aux particules fines a provoqué 307.000 décès prématurés dans l’Union européenne en 2019, selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement. Un chiffre alarmant, mais qui a diminué de plus de 10 % en un an, notamment grâce à des conditions météorologiques favorables. La pollution de l’air aux particules fines est responsable de 40 000 décès chaque année en France. Il reste encore beaucoup à faire.
Quand la pollution dépasse les côtes d’alerte, on parle de pic de pollution. Qu’est ce que c’est ? Comment apparaît-il et est-il mesuré, par qui et quelles conséquences sur la santé ? Comment s’en protéger ?
Quand dit-on que l’air est pollué ?
On dit que l’air est pollué dès lors qu’une certaine quantité de particules fines par mètre cube d’air est dépassée. Le Parlement européen a fixé des seuils de concentration de polluants au-delà desquels il existe un risque pour les populations.
Pour ceux qui aiment les chiffres en voici quelques-uns :
Les nouveaux seuils recommandés sur vingt-quatre heures sont abaissés de 25 à 15 µg/m3, pour les PM 2.5, et de 50 à 45 µg/m3, pour les PM10. La concentration moyenne maximale recommandée sur une année est abaissée de 10 à 5 µg/m3, pour les PM2,5, et de 50 à 45 µg/m3, pour les PM10.
Quelle est la cause d’un pic de pollution ?
Cela dépend du polluant en cause mais généralement les pics de pollution sont dus aux émissions de polluants issus de l’activité humaine (transports, industrie, agriculture, brûlage de déchets) et de sources naturelles (pollen émis par les plantes, volcans, feux de forêts…), associés à des conditions météorologiques peu propices à la bonne qualité de l’air :
- L’absence de vent est problématique car il disperse la pollution.
- L’humidité, la chaleur ou le rayonnement solaire favorisent la transformation chimique des polluants et la production des polluants secondaires.
- Les épisodes de pollution à l’ozone surviennent principalement l’été, lors de journées chaudes et ensoleillées.
- En période de grand froid, avec des conditions anticycloniques, il arrive que la couche d’air au sol soit plus froide que les couches supérieures : on appelle ce phénomène « l’inversion thermique ». Cela limite les mouvements verticaux d’air et les polluants sont bloqués au sol sans possibilité de dispersion.
Selon le CITEPA (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique) 2019 (pour l’année 2017) :
- Environ 90% de l’émission de particules primaires et d’oxyde d’azote liées au trafic routier proviennent des véhicules diesel.
- 75% des émissions de dioxyde de soufre sont liées à l’industrie,
- 85% des émissions de particules fines du secteur résidentiel sont dues au chauffage, 70% de l’ammoniac est lié à l’agriculture.
Comment connaître le niveau de pollution de l’air ?
On parle de pic de pollution lorsque le seuil est atteint au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé humaine des personnes sensibles. Si la pollution aux particules et à l’ozone persiste plus de 3 jours, les autorités doivent mettre en place des mesures relevant de la procédure d’alerte.
L’indice Atmo (qui va de 1 à 10) permet de savoir par un code couleur quel est le niveau de pollution de l’air observé.
- De 1 à 4 : qualité de l’air de très bonne à bonne
- De 5 à 7 : qualité moyenne à médiocre
- De 8 à 10 : qualité mauvaise ou très mauvaise
Il représente la concentration de 4 polluants : les particules fines de 10µm (PM10), le dioxyde de soufre (SO²), le dioxyde d’azote (Nox) et ozone (O3)
De nombreuses applications permettent de suivre la qualité de l’air en temps réel un peu partout dans le monde (enfin là où il y a des capteurs).
Qui mesure le niveau de pollution de l’air ?
En France, Il existe 13 Associations Agrées de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) qui opèrent 650 stations fixes d’analyse de l’air réparties partout dans le pays. Elles sont agréées par le ministère de l’écologie pour communiquer leurs informations au public.
Est-on plus exposé en voiture ou à vélo ?
Les automobilistes, situés au cœur du trafic, sont plus exposés que les personnes se déplaçant à pied ou à vélo. En effet, l’air qui pénètre dans l’habitacle est particulièrement pollué et a tendance à s’y accumuler. Dans un véhicule circulant sur le périphérique, la concentration en dioxyde d’azote peut même être 4 à 5 fois supérieures au niveau ambiant au centre de Paris et jusqu’à 15 fois pour une voiture circulant dans un tunnel embouteillé !
Selon les différentes études menées en France ou à l’étranger, les niveaux de polluants auxquels sont exposés les cyclistes sont près d’un tiers moins élevés que dans l’habitacle d’un véhicule, sur le même parcours. Les cyclistes sont plus libres de choisir leur place sur la chaussée et ils ont la possibilité d’emprunter certains aménagements tels que des pistes cyclables qui les éloignent légèrement du flux de circulation. Même si le cycliste inhale plus d’air du fait de son effort physique, les bénéfices du vélo sont largement positifs pour la santé.
Quelles sont les personnes les plus exposées lors d’un pic de pollution ?
Ce sont en particulier les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes asthmatiques ou souffrantes de pathologies cardiovasculaires ou respiratoires qui sont les plus exposées au risque de voir un symptôme s’aggraver ou une maladie se former.
En cas d’épisode de pollution aux particules (PM10), au dioxyde d’azote (NO2) et au dioxyde de soufre (SO2) : les personnes sensibles et vulnérables doivent privilégier les activités sportives d’intensité modérée ;
La population générale doit réduire, voire reporter, les activités sportives intenses.
En cas d’épisode de pollution à l’ozone :
Les personnes sensibles et vulnérables doivent éviter les activités sportives intenses (dont les compétitions) en plein air ; elles peuvent maintenir ces activités à l’intérieur ; la population générale peut maintenir des activités sportives intenses à l’intérieur.
Est-il efficace de porter un masque pour se protéger lors d’un pic de pollution ?
Seules les plus grosses particules transportées dans l’air sont stoppées par les foulards plaqués sur le nez et la bouche ou les masques en papier (masques chirurgicaux). Or, ce ne sont pas les plus grosses particules qui sont les plus dangereuses pour la santé mais les plus fines. Porter ce type de protection est donc inutile car il n’arrête pas les particules fines qui pénètrent dans notre système respiratoire et qui sont sources de pathologies. La plupart des masques dits « antipollution » sont conçus pour se protéger des particules mais ne protègent pas contre les polluants gazeux. Leur efficacité dépend notamment du bon ajustement au visage, de leur entretien et de la présence d’une norme FFP2 minimum.
Il faudra donc privilégier des masques proposant différentes tailles pour s’adapter à la forme du visage et avoir la meilleure herméticité possible (le maximum d’air inspirer passe par les filtres plutôt que sur les côtés ou le long du nez), des masques lavables avec des filtres interchangeables et une norme de qualité. Les masques antipollution Frogmask répondent parfaitement à ces 3 critères indispensables.