Metro parisien arrivant en station

Pollution de l'air dans le metro : faut-il porter un masque ?

Frogmask rejoint la catégorie des masques vélo Decathlon ! Vous lisez Pollution de l'air dans le metro : faut-il porter un masque ? 7 minutes Suivant Comment choisir un masque respiratoire ?

Il n’est plus obligatoire de porter un masque dans le métro même si, vue la promiscuité entre les voyageurs, ca reste très fortement recommandé pour éviter d’attraper toutes sortes de microbes. En revanche, de plus en plus de voix se lèvent contre le niveau anormalement élevé de pollution aux particules fines PM10 dans les stations. Y a-t-il un risque pour la santé des usagers et des travailleurs du réseau souterrain ? Faut-il porter un masque antipollution dans le Metro ?

L’air du métro parisien est-il plus pollué que l’air extérieur ?

Une étude de l'association Respire datant de 2019 montre que la quantité de particules fines est jusqu’à dix fois supérieure dans les couloirs et tunnels des transports en commun d’Ile-de-France que l’air extérieur. Ces relevés ont été effectués en partenariat avec le syndicat autonome de la RATP et un chercheur du CNRS, Jean-Baptiste Renard. La RATP a contesté ces résultats « relevés avec des appareils portatifs qui ne sont pas ceux de références, placés dans 3 stations parisiennes ».

Les particules proviennent de deux sources. D’un côté, l’air extérieur pollué des rues de la capitale est ventilé dans les stations. De l’autre, les rames créent elles-mêmes des poussières de plaquettes de frein lors du freinage et des frictions entre les roues (ou les pneus) et les rails. On ne parle même pas des travaux d’entretien. On estime qu’environ 450 tonnes de matière sont ainsi émises chaque année dans le métro.

Infographie du parisien sur la qualité de l'air dans le métro

L’association Respire, dont les rapports pointent des niveaux de pollution alarmants dans les stations parisiennes souterraines, a déjà déposé des plaintes pour « tromperie aggravée et blessures involontaires ».

En mai 2023, une enquête des journalistes de l’émission « Vert de rage » mesurait la concentration en particules fines d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM 2.5) – les plus dangereuses car celles qui pénètrent le plus profondément dans nos poumons et dans notre sang – en moyenne à 24 microgrammes par mètre cube (μg/m³) dans les stations de métro et de RER franciliens, avec des pics à plus de 100 μg/m³. Le seuil à ne pas dépasser selon l’OMS est de 5 μg/m³ en exposition annuelle, et 15 μg/m³ en exposition journalière.

Le 22 janvier 2024 c’est au tour de Ile de France mobilité (IDFM) le gestionnaire du réseau de transports en Ile de France de dévoiler une cartographie de la pollution de l’air dans le réseau de transport souterrain montrant une concentration très élevé de particules fines PM10 dans les stations Belleville, Jaurès et Oberkampf comme l’indique la carte ci-dessous. Elle ne parle que des particules les plus grossières (10µm) qui ne rentrent pas au plus profond des voies respiratoires. Les PM2,5 ne sont pas prises en compte dans l’étude.

Un air aussi pollué qu’à Pékin ou New Delhi…

Vous voulez un shoot de pollution ? Prenez le métro ! Les derniers chiffres montrent des niveaux de pollution dans certaines stations comparables à ceux de villes comme Pékin ou New Delhi connues pour leur qualité de l’air très médiocres. Pour l’association Respire, le système de mesure de la RATP est insuffisant : «Trois capteurs pour un réseau de plus de 300 stations, avec des disparités énormes, ne sont pas représentatifs de la réalité. Il faudrait un réseau de surveillance plus développé»

Consciente du problème, Île-de-France Mobilités a déjà investi 57 millions d’euros avec la RATP pour améliorer ou renouveler les systèmes de ventilation dans les métros et RER. Le problème c’est que la ventilation introduit de l’air extérieur lui même déjà pollué. Il faudrait le filtrer pour être efficace.

Outre les millions d’usagers quotidiens, sont aussi concernés, les 26 000 salariés franciliens de la RATP et de la SNCF : conducteurs, agents de sécurité, contrôleurs, agents d’entretien ainsi que les 8 000 travailleurs chargés de la maintenance du réseau. La CFDT en a fait l’un de ses chevaux de bataille vis-à-vis de la direction.

Tract de la CFDT sur la qualité de l'air du metro

D’où proviennent ces particules du métro ?

Enormément de particules sont émises lors du freinage des trains. La responsabilité incombe aux frottements entre les plaquettes de frein et les roues ou les disques de freins mais aussi entre les roues. Les plaquettes de frein sont un mélange de résines, de métaux et de minéraux. « Si l’on zoome sur ces surfaces, lisses en apparence, on voit qu’elles sont rugueuses. Lorsqu’elles frottent, cela permet de ralentir leur mouvement, mais génère en même temps des particules, explique Martin Morgeneyer, enseignant-chercheur à l’université de technologie de Compiègne.

La toxicité de ces particules métalliques présentes dans les enceintes ferroviaires confinées serait plus forte que celle des particules de l’air extérieur urbain selon l’ANSES.

Il faut relativiser avec la durée d’exposition

Le professeur Bruno Crestani, pneumologue à l’hôpital Bichat, à Paris et président de la Fondation du souffle relativise en disant qu’Il faut avant tout regarder la durée d’exposition aux polluants. En moyenne un usager passe 36 minutes dans le métro. « L’impact sanitaire d’une exposition de courte durée aux particules fines n’est pas démontré. La probabilité pour qu’il y ait un effet toxique de cette pollution sur les usagers est vraiment très faible ». En revanche, il déclare que cette pollution de l’air du métro pourrait avoir un impact sur la santé de ceux qui y travaillent.

Les technologies sont prêtes mais pas la RATP

Wabtec une société américaine semble avoir développé une solution très intéressante. Ce spécialiste des équipements ferroviaires a développé une nouvelle technologie de freins baptisée « Green friction », dont la composition, tenue secrète, permettrait de réduire les particules fines PM2,5 de 85 %, et les PM10 de 90 %. Une expérimentation a eu lieu en 2021 sur le RER A mais depuis rien n’a avancé pour un déploiement. Le système coûte en effet plus cher que le système classique…

Quel masque antipollution pour prendre le métro ?

Le port d’un masque FFP2 comme Frogmask peut pleinement protéger les usagers et les professionnels des transports souterrains. Avec son filtre FFP2, il bloque les particules fines jusqu’à 0,4 µm et sa grande respirabilité permet de le porter pendant de longues heures sans être plus gêné qu’avec un masque papier classique mais avec une meilleure étanchéité.

Avec ses deux tiges nasales, une sur le filtre et l’autre sur le masque, l’air expiré ne remonte pas le long du nez et ne crée donc pas de buée pour les porteurs de lunettes même à l'intérieur.

Quelles sont les alternatives ?

Si vous en avez la possibilité et que vous n’habitez pas trop loin de votre travail il existe une solution très vertueuse : le vélotaf. Ce terme désigne le fait de se rendre au travail à vélo. Cette pratique est de plus en plus répandue pour une multitude de bonnes raisons : rapidité, économie d’un pass Navigo ou faire de l’exercice pour se sentir plus en forme. Allez hop au boulot à vélo !

Lien vers la boutique de masques antipollution Frogmask