
Comment choisir son masque de protection respiratoire ?
La pandémie du Covid19 a mis un énorme coup de projecteur sur les masques respiratoires et de nouvelles normes ont été créées pour remédier à la pénurie de masques en début de confinement 2020. Quel masque porter en quelle circonstance ? Voici quelques explications afin d’y voir plus clair et trouver le masque le plus adapté à ses besoins.
Qu’est-ce que la pollution de l’air ?
Nous devons respirer 15000 litres d’air par jour pour apporter à notre organisme l’oxygène dont il a besoin. Cette exposition fait de l’environnement la principale menace pour nos poumons. En effet la pollution de l’air est la première cause de mortalité au monde avec 9 millions de morts par an.
Il existe de nombreuses particules dans l’air que nous respirons tous les jours. On distingue les particules fines et ultra-fines (PM10, PM2,5, PM0,1), les gaz (dioxyde d’azote, oxydes de soufre, monoxyde de carbone, Ozone et COV ou Composés Organiques Volatils…), les pollens, les moisissures, les bactéries et virus jusqu’aux odeurs.
La taille de ces particules se mesure en microns (µm) en associant PM (pour « Particulate Matter ») devant, des plus grosses comme les poussières (PM100) jusqu’à la fumée de tabac (PM 0.1). Les virus sont encore plus petits à partir de 0.01µm. Les contaminants gazeux ou les fameuses particules de Diesel sont encore plus petits. En comparaison le diamètre d’un cheveu fait entre 50 et 70 µm.

Les filtres pour mesurer la qualité de l’air son généralement de PM10; ce sont ceux utilisés par Airparif. L’objectif actuel est d’arriver à une moyenne annuelle de 30 µg/m3, soit en dessous de la moyenne annuelle 40 µg/m3, qui est la valeur limite pour la protection de la santé humaine pour les PM10. En sachant que l’Union européenne a fixé un objectif de 20μg/m3 en moyenne sur l’année pour les PM10.
Pour les PM2,5, il n’y a pas de réglementation. L’Union européenne a fixé son objectif de qualité à 20μg/m3 en moyenne sur l’année. Le Grenelle de l’environnement souhaitait arriver à 15μg/m3. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande, elle, une valeur de 10 μg/m3.
Quels sont les différents types de masques
Les masques de protection respiratoire
Il s’agit d’équipement de protection individuelle (EPI), répondant à la norme européenne NF EN 149 + A1 : 2019 s’il s’agit de masques antipoussière sans filtres amovibles (généralement jetables sauf si le masque est équipé d’un joint d’étanchéité complet à l’intérieur, dans ce cas il peut être nettoyé et réutilisé) et à la norme européenne EN1827 + A1 Août 2009 pour les appareils de protection respiratoire – Demi-masques sans soupape inspiratoire et avec filtres démontables, contre les gaz, contre les gaz et les particules, ou contre les particules uniquement. Les exigences de filtration étant identiques. Ces deux normes viennent prouver la conformité avec les exigences essentielles de santé et de sécurité définies par le règlement Européen EPI 2016/425, qui protège le porteur du masque contre l’inhalation de poussières, solvants ou gaz.
Il existe trois classes d’efficacité : FFP pour les demi-masques filtrants anti-aérosols jetables (filtering facepiece particules) et FMP (filtering mask particules) pour les demi-masques filtrants anti-aérosols réutilisables. Les niveaux 1,2 et 3 pour ces deux catégories répondent aux mêmes exigences.
Elles sont définies selon leurs performances de filtration vis-à-vis d’un aérosol de chlorure de sodium composé de particules dont le diamètre médian en masse est de 0,6 micron et vis-à-vis d’un aérosol d’huile de paraffine dont le diamètre médian est de 0,4 micron avec un débit de 95 L/min)
Masques FFP1 ou FMP1 (équipés d’élastiques jaunes)

Demi-masques filtrant contre les particules NF EN 149 + A1 : 2019 FFP1 NR
Demi-masques filtrant contre les particules NF EN 149 + A1 : 2019 FFP1 RD
Extension NR = L’utilisation du demi-masque filtrant est limitée à une journée de travail.
Extension R = Le demi-masque filtrant est utilisable plus d’une journée de travail, il est donc réutilisable (souvent après lavage/nettoyage).
Extension D = Le demi-masque filtrant est conçu pour être résistant au colmatage (capacité du masque à fonctionner efficacement et à protéger les voies respiratoires sans interruption dans des environnements extrêmement poussiéreux) et a été testé.
Niveau de filtration minimum :
Le demi-masque doit filtrer au minimum 80% des particules de ces aérosols
Taux de Fuite vers l’intérieur (FTI) maximum :
Le taux de fuite détermine la quantité d’air qui ne passe pas à travers le filtre et qui n’est donc pas filtrée, complété par le taux de pénétration ou de filtration soit le pourcentage de particules retenu par le filtre. A noter que plus un masque est filtrant, plus il va gêner la respiration.
Les demi-masques filtrants ne doivent pas avoir une FTI supérieure à 22%
Résistance respiratoire maximum :
– Inspiration 30 L/min : 0,6 mbar
– Inspiration 95 L/min : 2,1 mbar
– Expiration 160 L/min : 3,0 mbar
Colmatage :
Si la marque D est présente le masque est conçu pour être résistant au colmatage. Après le colmatage, les résistances inspiratoires et expiratoires ne doivent pas dépasser : 4,0 mbar
Les masques de protection respiratoire de classe FFP1 sont adaptés pour des environnements de travail dans lesquels aucun aérosol ni aucune poussière fibrogènes ou toxique ne sont présents. C’est souvent la norme utilisée pour les masques de bricolage. Leur utilisation ne protège pas les voies respiratoires des irritations ni des odeurs. Il protège aussi, dans le cadre du coronavirus, des postillons que l’on pourrait recevoir
Masques FFP2 ou FMP2 (équipés d’élastiques blancs ou bleus) :

Demi-masques filtrant contre les particules NF EN 149 + A1 : 2009 FFP2 NR
Demi-masques filtrant contre les particules NF EN 149 + A1 : 2009 FFP2 RD
NR = L’utilisation du demi-masque filtrant contre les particules est limitée à une journée de travail.
R = Le demi-masque filtrant contre les particules est utilisable plus d’une journée de travail.
D = Le demi-masque filtrant est conçu pour être résistant au colmatage et a été testé.
Niveau de filtration minimum :
Le demi-masque filtrant doit filtrer au minimum 94% des particules de ces aérosols
Taux de Fuite vers l’intérieur (FTI) maximum :
Les demi-masques filtrants ne doivent pas avoir une FTI supérieure à 8%
Résistance respiratoire maximum :
– Inspiration 30 L/min : 0,7 mbar
– Inspiration 95 L/min : 2,4 mbar
– Expiration 160 L/min : 3,0 mbar
Colmatage :
Si la marque D est présente le masque est conçu pour être résistant au colmatage. Après le colmatage, les résistances inspiratoires et expiratoires ne doivent pas dépasser : 5,0 mbar
La norme FFP2 uniquement valable pour l’Europe est similaire en termes d’efficacité aux normes américaines N95 et Chinoises ou Coréennes KN95.
Ce sont les masques qui sont utilisés en milieu hospitalier mais aussi dans les professions exposées à des aérosols, des vapeurs et des fumées. Depuis la crise du Covid, étant donné la pénurie, ils sont réservés aux soignants.
Masques FFP3 ou FMP3 (équipés d’élastiques rouges):

Demi-masques filtrant contre les particules NF EN 149 + A1 : 2009 FFP3 NR
Demi-masques filtrant contre les particules NF EN 149 + A1 : 2009 FFP3 RD
NR = L’utilisation du demi-masque filtrant contre les particules est limitée à une journée de travail.
R = Le demi-masque filtrant contre les particules est utilisable plus d’une journée de travail.
D = Le demi-masque filtrant est conçu pour être résistant au colmatage et a été testé.
Niveau de filtration minimum :
Le demi-masque filtrant doit filtrer au minimum 99% des particules de ces aérosols
Taux de Fuite vers l’intérieur (FTI) maximum :
Les demi-masques filtrants ne doivent pas avoir une FTI supérieure à 2%.
Résistance respiratoire maximum :
– Inspiration 30 L/min : 1,0 mbar
– Inspiration 95 L/min : 3,0 mbar
– Expiration 160 L/min : 3,0 mbar
Colmatage :
Si la marque D est présente le masque conçu pour être résistant au colmatage. Après le colmatage, les résistances inspiratoires et expiratoires ne doivent pas dépasser : 7,0 mbar
Ce sont des masques qui protègent contre les substances toxiques, radioactives et cancérigènes ainsi que contre les agents pathogènes comme les virus, bactéries et champignons. Ces masques sont essentiellement utilisés dans l’industrie chimique et certains services d’hôpitaux. Ils sont aujourd’hui quasiment introuvables et n’ont aucune utilité pour le grand public face au Covid.
La norme FFP3 uniquement valable pour l’Europe est similaire en terme d’efficacité aux normes américaines N99 et Chinoises ou Coréennes KN99.
ATTENTION : La mention « FFP3 + » est une pure invention marketing !
Tous les masques de protection respiratoires jetables ou pas doivent porter la norme CE ainsi que le numéro et l’année de la norme (EN 149 : 2019), la classe de filtration (FFP1, 2 ou 3) et la lettre indiquant la réutilisation éventuelle (R).

Les masques à usage médical
Il s’agit d’un dispositif médical répondant à la norme NF EN 14683, qui en évitant la projection de gouttelettes émises par le porteur du masque, limite la contamination de l’environnement extérieur et des autres personnes.
Il existe plusieurs types : type I, type II et IIR. Les types II et IIR sont destinés à un usage en chirurgie.

Masque de Type I :
Masque à usage médical NF EN 14683 + AC : 2019
Efficacité de filtration bactérienne (EFB) minimum :
L’efficacité de filtration bactérienne (EFB) du masque doit être supérieure à 95%
Respirabilité :
La pression différentielle dans le masque à usage médical doit être inférieure à 40 Pa/cm²
Propreté microbienne :
La charge microbienne du masque à usage médical doit être ≤ 30 UFC/g.
Masques de Type II :
Masque à usage médical NF EN 14683 + AC : 2019 réservé à la chirurgie
Efficacité de filtration bactérienne (EFB) minimum :
L’efficacité de filtration bactérienne (EFB) du masque doit être supérieure à 98%
Respirabilité :
La pression différentielle dans le masque à usage médical doit être inférieure à 40 Pa/cm²
Propreté microbienne :
La charge microbienne du masque à usage médical doit être ≤ 30 UFC/g.
Masque de type IIR :
Masque à usage médical NF EN 14683 + AC : 2019 réservé à la chirurgie
Efficacité de filtration bactérienne (EFB) minimum :
L’efficacité de filtration bactérienne (EFB) du masque doit être supérieure à 98%
Respirabilité :
La pression différentielle dans le masque à usage médical doit être inférieure à 60 Pa/cm²
Propreté microbienne :
La charge microbienne du masque à usage médical doit être ≤ 30 UFC/g.
Résistance aux projections :
La résistance du masque à usage médical à la pénétration des projections de liquides doit être conforme à la valeur minimale 16,0 kPa
Tous les masques à usage médical doivent porter la norme CE
Les masques non sanitaires en tissus
Dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, les industriels du textile ont développé, en suivant les recommandations de l’AFNOR (norme EN 149 : 2009), des masques qui, en complément des gestes barrières, offrent une protection adaptée pour certaines activités professionnelles, en dehors du domaine médical (sans pouvoir se substituer aux masques chirurgicaux et aux équipements de protection individuelle pour leurs usages habituels). Ces masques évitent de contaminer les gens autour de soi. En revanche, ils protègent très peu le porteur.

Deux nouvelles catégories ont ainsi été définies :
Les masques individuels à usage des professionnels en contact avec le public. Ces masques seront destinés à être proposés à des populations amenées à rencontrer un grand nombre de personnes lors de leurs activités (hôtesses et hôtes de caisses, agents des forces de l’ordre, …)
Masque grand public type 1 :
Masque individuel à usage des professionnels en contact avec le public (Catégorie 1 ou UNS1)
Niveau de filtration minimum :
Le masque doit filtrer au minimum 90% des particules de 3 microns
Respirabilité :
>96 l/m²/s pour une dépression de 100 Pa afin de permettre le port du masque pendant 4h
Les masques de protection à visée collective pour protéger l’ensemble d’un groupe portant ces masques. Ces masques sont destinés à l’usage d’individus ayant des contacts occasionnels avec d’autres personnes dans le cadre professionnel. Ce masque pourra être porté par l’ensemble des individus d’un sous-groupe (entreprise, service) lorsque le poste ou les conditions de travail le nécessitent.
Masques grand public type 2 :
Masque à visée collective pour protéger l’ensemble d’un groupe portant ces masques (Catégorie 2 ou UNS2)
Niveau de filtration minimum :
Le masque doit filtrer au minimum 70% des particules de 3 microns
Respirabilité :
>96 l/m²/s pour une dépression de 100 Pa afin de permettre le port du masque pendant 4h
Suite à l’apparition de variants plus facilement transmissibles que le Covid19, le gouvernement français a décidé par décret du 27 janvier 2021 précisant l’utilisation des masques, que seuls les masques en tissu ayant une capacité de filtration supérieure à 90% pour des particules de 3 microns et plus seront désormais autorisés à la vente. Exit les masques de catégorie 2.
La nouvelle dénomination pour les masques anciennement appelés masques de catégorie 1 est désormais masques “grand public filtration supérieure à 90%” et le nouveau logo remplace « filtration garantie » par « filtration supérieure à 90% ».
À la lumière de l’évolution de la situation sanitaire actuelle liée au COVID-19 et pour faire suite à la demande urgente de la Commission européenne, le CEN (Comité européen de normalisation) a élaboré un CWA (CEN Workshop Agreement) sur les masques barrières pour le public.
Dans la plupart des pays européens, les masques barrières qui ne sont souvent pas inclus dans le champ d’application des réglementations relatives aux équipements de protection individuelle (EPI) et aux dispositifs médicaux sont devenus un élément fondamental des stratégies nationales guidant la levée progressive des mesures de confinement. Pour cette raison, la Commission européenne a identifié le besoin urgent d’un degré de sécurité harmonisé et cohérent pour les masques barrières pour le public.
Sur base de ce besoin et pour répondre à l’urgence de la situation, le CEN a convenu de développer un CWA (CEN Workshop Agreement) sous la direction de l’AFNOR, l’organisme français de normalisation.
Le nouveau CWA 17553:2020 – Community face coverings – Guide to minimum requirements, methods of testing and use fournit les exigences minimales pour la conception, la production et l’évaluation des performances des masques barrières pour le public.
Les masques jetables à usage civil

Ce sont des masques en polypropylène relativement simples qui doivent néanmoins avoir la norme CE. Ils filtrent l’air expiré par le porteur mais ne protègent que très peu le porteur de l’air qu’il inspire car ils sont généralement ouverts sur les côtés donc peu hermétiques.
Les masques antipollution
Généralement utilisés pour des trajets à moto ou à vélo dans les grandes agglomérations polluées par les poussières industrielles et gaz d’échappements ou par des personnes allergiques et/ou asthmatiques voulant se protéger des poussières et pollens, ces masques ne sont pas des EPI mais doivent quand même être labélisés CE.
Ces masques réutilisables en textile ou néoprène, équipés de filtres permanents ou amovibles, protègent le porteur des particules présentes dans l’air. S’ils sont équipés de valves d’expiration (pour faciliter l’évacuation de l’air lors d’un effort physique à condition qu’elles soient placées devant la bouche et pas sur les joues), ils ne protègent donc pas les personnes extérieures contre les virus, l’air expiré par le porteur n’étant alors pas filtré.
Les masques Frogmask sont reconnus comme le meilleur rapport qualité prix sur le marché. Équipés de filtres FFP2, ils n’ont pas de valves d’expiration car le Mesh 3D utilisé est ultra respirant, les valves sont donc inutiles. Ils sont fabriqués en France près de Lyon.

Les masques « faits maison » ou « do it yourself »
Il s’agit de masques non normés et non testés faits à la maison et constitués d’une ou plusieurs bandes de tissus généralement en coton. Ils protègent les autres de l’air expiré par le porteur notamment au niveau des fameuses gouttelettes ou postillons. Ils peuvent répondre à un besoin pour des personnes non directement exposées.
Quels sont les critères de choix d’un masque ?
Respirabilité :
Un bon masque doit permettre de respirer et si possible facilement, sachant que plus un masque filtre, plus il retient l’air à travers différentes couches qui rendent la respiration plus difficile. Les masques FFP3 sont difficiles à utiliser sur de longues périodes.
Niveau de protection/type de particules :
Le masque doit répondre au type d’utilisation que vous en avez et des particules ou polluants contre lesquels vous souhaitez vous protéger.
Adaptation au visage/Herméticité :
Si l’air rentre sur le pourtour du masque parce que le masque ne colle pas à la peau, il perd autant de ses capacités de filtration. C’est pourquoi certaines marques proposent différentes tailles de masques.
Attention aux barbes trop fournies qui n’assurent plus aucune étanchéité.
Il faut aussi privilégier les masques avec une barrette métallique ajustable au niveau du nez afin que le masque épouse au maximum les contours du nez. C’est d’autant plus important pour les porteurs de lunettes car il permet de réduire la buée qui remonte le long du nez à l’expiration sur les masques classiques.
Pour vérifier l’ajustement d’un masque de protection respiratoire, il existe un test appelé Fit-Check : en l’absence de fuite, à l’inspiration forcée, avec une feuille plastique ou les mains en coquille sur le filtre, le masque doit se plaquer légèrement sur le visage.
Durée de vie :
Enfin, il faut tenir compte de la durée de vie des masques selon leur fonction. Elle varie entre 4 à 8 heures, notamment pour les masques Covid jetables alors que les masques en textile, réutilisables, peuvent être nettoyés avec un nombre maximal de lavages indiqué via le texte « filtration garantie » et « testé sur xx lavages ». Ce logo atteste que le masque a été validé par la Direction générale de l’Armement (DGA).

Les filtres des masques antipollution n’ont pas besoin d’être changés aussi fréquemment dès lors qu’ils sont utilisés pour filtrer des particules fines et des poussières.
Rappelons en conclusion qu’un masque est plus utile pour protéger les autres plus que pour se protéger soi-même dans un contexte épidémique où beaucoup de gens ne savent pas s’ils sont porteurs de virus. C’est le meilleur moyen pour limiter la diffusion du virus mais il ne doit en aucun cas se substituer à l’application des gestes barrières.